Oeuvres

"Surréalisme, corde raide de notre espoir."
-Suzanne Roussi Césaire


Couverture de la revue Tropique (1941-1945)

En 1941, Suzanne Roussi Césaire, son mari Aimé Césaire et René Ménil, créent la revue Tropique avec la collaboration de George Gratiant, Etienne Léro, Lucie Thésée et Aristide Maugée. Ils étaient pour la plupart professeurs au lycée Victor Schoelcher. C'est une revue culturelle martiniquaise qui avait pour but de mettre en avant la culture, le surréalisme et la littérature noire-africaine et caribéenne. S'opposant au régime de Vichy incarné par l'amiral George Robert en Martinique, la revue dénonçait le colonialisme, l'aliénation culturelle. C’était une revue anticolonialiste, qui fut bien évidement jugée comme révolutionnaire par le régime de Vichy et interdite. Elle fut publiée jusqu'en 1945.







Couverture du recueil d'articles de Suzanne Roussi
Césaire édité par Daniel Maximin.


Plusieurs articles de Suzanne Roussi Césaire furent publiés dans la revue. Sept d'entre eux ont été regroupé dans un recueil d'articles intitulé Le Grand Camouflage: écrits de dissidence, édité en 2009 par le poète romancier, essayiste et professeur de lettre Daniel Maximin.

Le recueil se compose des écrits suivants:

  • Léo Frobenius et le poème des civilisation, avril 1941
  • Alain et l'esthétique, juillet 1941
  • André Breton, poète, octobre 1941
  • Misère d'une poésie, janvier 1942
  • Malaise d'une civilisation, avril 1942
  • 1943: le surréalisme et nous, octobre 1943
  • Le Grand Camouflage, 1945
  • Aurore à la liberté, 1952, pièce de théâtre adaptation libre de la nouvelle Youma de Lafcadio Hearn (texte perdu): jouée une fois la même année à Fort de France, Martinique par des comédiens antillais.

Résumé de chaque article de Suzanne Roussi Césaire

Leo Frobenius et le problème des civilisations 
"Le tout premier article de Suzanne Césaire, paru dans la revue Tropiques, date d'avril 1941. Cet essai tente de répondre à la question de l'essence de la civilisation et de définir celle du peuple antillais par le biais de l'étude des théories de Léo Frobénius, anthropologue et sociologue allemand ayant parcouru l'Afrique des années durant à la recherche de "l'âme nègre." Selon Frobénius, l'homme est un pur instrument de la civilisation, "un simple moyen d'expression d'une puissance organique qui le dépasse infiniment" (Césaire 27)." (source: Article en pdf )

Alain et l’esthétique 
"Dans cet article Suzanne Roussi explique le rôle de l’esthétique dans la littérature mais également à sa contribution dans le monde. Où le système des beaux arts mène à la conquête de l’homme sur la nature: à travers les luttes des diverses figures telle que le peintre ou le sculpteur." (source: Blog Hommage à Suzanne Césaire)

André Breton poète 
"Selon Suzanne Césaire, Breton est celui qui permet d'accéder au merveilleux par l'utilisation du langage. Dans un pays fantastique et familier où toutes choses font signe. Et il répond à ces signes. Et nous voici introduits par lui au coeur même de ce monde plus vaste, plus riche, plus beau, plus vrai, où au delà de la conscience, fleurissent nos songes les plus troublants. Le poète est capable, de par son art, de détenir un certain pouvoir, mais limité, qu'il atteint avec une utilisation quasi-magique du langage qu'il s'efforce de partager, d'offrir à l'Autre afin de l'aider à "briser ses chaînes"." (source: Article de magazine culturel )

Misère d’une poésie, John-Antoine Nau
"Dans son quatrième article publié en 1942, Suzanne Césaire établit les fondations d’une nouvelle littérature d’identité martiniquaise, fortement distincte de la perspective qu’offre l’ancien continent sur les îles." (source: Article sur Suzanne Césaire, île en île)

Malaise d’une civilisation 
"Suzanne Césaire revient de façon plus approfondie sur la culture antillaise et ses conditions de création dans « Malaise d’une civilisation ». Elle évoque trois facteurs expliquant la sclérose culturelle du pays : la transplantation sur un sol étranger, la soumission à un mode de civilisation étranger et enfin, après l’abolition de l’esclavage, le désir d’assimilation à ce mode imposé. Elle invite alors le peuple antillais à chercher en lui-même son identité, le mettant en garde contre un retour illusoire au passé africain et l’engageant à mobiliser." (source: Article de magazine culturel)

1943: le surréalisme et nous
"Dans cet article, publié en 1943, Suzanne Césaire exalte la dimension politique du Surréalisme, définissant ce mouvement comme "une activité qui cherche désespérément à donner aux hommes les moyens de réduire les vieilles antinomies qui sont 'les vrais alambics de la souffrance'; une force, [...] permette de retrouver 'cette faculté unique, originelle, dont le primitif [...]” Une force synonyme de liberté, pour le peuple Martiniquais; liberté de repartir à zéro en redéfinissant sa culture et en reprenant symboliquement possession de ses racines perdues." (source: Article en PDF)

Le grand camouflage
"Dans ses écrits, Suzanne Roussi Césaire prévoit une Caraïbe multiethnique et dynamique, une vision qui culmine dans son dernier essai. Celui-ci examine les origines historiques, sociologiques, et économiques d’une Martinique multiple et invite ses lecteurs à inventer une littérature nouvelle." (source: Article Suzanne Césaire, île en île)


  • Le "camouflage" c'est:

 " L'ensemble des dispositifs qui permettent à un animal ou une plante de se rendre indiscernable de son milieu." -Larousse
" Si mes Antilles sont si belles c'est alors que le Grand jeu de cache-cache a réussi, c'est qu'il fait certes trop beau ce jour là pour y voir." - La Panthère Noire

➽Vidéo: Le Grand Jeu de cache-cache, écrit de Suzanne Roussi Césaire paru dans la revue Tropique. Texte audible dit par le musicien Bernard Ascal:


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Frise chronologique retraçant la vie de Suzanne Roussi Césaire

Carte retraçant les lieux parcourus par Suzanne Roussi Césaire